ACTARES condamne l'espionnage d'une ONG
ACTARES, Actionnariat pour une économie durable, a appris avec effarement l'opéra-tion d'espionnage pratiquée contre une ONG. Ce cas est-il unique, ou la pointe d'un iceberg? De tels procédés doivent être condamnés avec la dernière fermeté par les entreprises et leurs organisations faîtières.
C’est avec consternation et indignation qu’ACTARES a appris que, selon les médias, l’orga-nisation non gouvernementale ATTAC a été la victime en 2004 d’une opération d’espionnage. Elle a été infiltrée, sur mandat de Nestlé, par une agente de la société privée Securitas opérant sous une fausse identité.
Sans préjuger de la pertinence des critiques ouvertement formulées par ATTAC envers Nes-tlé, il va de soi que de telles activités d’espionnage sont inadmissibles. Elles nuisent globa-lement à l’image de grandes sociétés qui affirment respecter les valeurs libérales, les droits humains et se dotent de codes de conduite des affaires qui mettent en avant le droit, la cré-dibilité et l’honnêteté.
Il est fort vraisemblable que le but visé allait bien au-delà de l’intérêt porté à une simple pu-blication critique concernant la société Nestlé. Des informations sensibles, par exemple des contacts à l’étranger avec des associations poursuivant des buts similaires ou avec des or-ganisations de travailleurs, ont pu être été recueillies et transmises au mandataire. L’enquête devra le déterminer. De telles informations peuvent avoir, dans certains pays, des consé-quences dramatiques pour les personnes concernées.
C’est toute la question de l’attitude des grandes entreprises face à des opinions critiques qui se pose. Le respect est essentiel et les entreprises doivent prendre conscience de la valeur que peut avoir un point de vue différent.
ACTARES est une association qui regroupe des actionnaires et représente auprès des en-treprises leur point de vue, qui peut différer de celui des conseils d’administration. Dans l’intérêt de toutes les parties au dialogue, la confidentialité doit être garantie. L’opération dont ATTAC a été la victime ne peut que susciter la méfiance et l’inquiétude. Ce cas est-il unique, ou la pointe d’un iceberg ?
ACTARES exige des entreprises et de leurs associations faîtières la ferme condamnation de ces pratiques. Les codes de conduite des affaires des sociétés doivent être complétés. Les autorités doivent préciser et compléter la législation afin que les auteurs et les mandants de telles activités soient punis au même titre que dans les affaires politiques ou dans les cas d’espionnage économique