Credit Suisse ignore l'Accord de Paris sur le climat
A l'assemblée générale de Credit Suisse du 27 avril, Actares et ShareAction critiquent l'engagement insuffisant de la banque sur le changement climatique. Credit Suisse fait partie des 10 banques qui, dans le monde, ont augmenté le plus leurs investissements dans les énergies fossiles. Actares et ShareAction demandent une adaptation de sa stratégie et la prise en compte de la compatibilité avec la protection du climat dans la gestion des risques.
Un accord a été trouvé à Paris en 2016 sur le fait que le réchauffement du climat devait être limité à 1,5° C. Un des trois objectifs principaux de cet accord, ratifié par la Suisse en novembre 2017, concerne le domaine de la finance, qui doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Rien de tel chez CS, qui est au contraire en pole position pour les investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz, et bien loin des objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Selon le Fossil Fuel Finance Report 2018 de Banktrack, CS fait partie des 10 banques dans le monde qui ont en 2017 le plus augmenté leurs investissements dans les ressources énergétiques non renouvelables. Plus précisément pour CS il s’agit de 1,1 milliards de francs, sur un total de 3 milliards dans les énergies fossiles.
De ce montant, deux milliards sont des crédits pour des sociétés de mines de charbon et des centrales à charbon. C’est justement dans ce domaine que l’industrie est sous haute pression: les Etats qui renoncent à une énergie basée sur le charbon sont toujours plus nombreux. Des investissements dans les énergies non renouvelables ne sont pas seulement nuisibles pour le climat, mais font aussi toujours plus étroitement partie des secteurs à hauts risques financiers.
Malgré cela, il n’y a pas chez Credit Suisse de stratégie planifiée pour se retirer en bon ordre des énergies non renouvelables. Jusqu’à maintenant, les progrès accomplis pour le climat se rapportent avant tout au fonctionnement écologique de l’entreprise. Les investissements dans les énergies renouvelables augmentent, il est vrai, mais CS ne communique pas quelle est leur part dans l’ensemble des financements dans l’énergie. A la demande de déterminer l’empreinte climatique globale des activités de la banque, CS a répondu que la méthodologie n’était pas encore suffisamment avancée. Mais il y a déjà de nombreuses banques et gérants de fortune qui en sont bien capables!
Actares et ShareAction demande à CS
d’adapter sa stratégie aux objectifs climatiques des Accords de Paris,
de renoncer mondialement au financement de l’économie du charbon,
de planifier un retrait ordonné de ses engagements actuels dans le domaine du charbon et d’engager ce processus.