Credit Suisse coupable, et ses responsables?
Credit Suisse plaide coupable dans les affaires de fraude fiscale qui l'opposent aux autorités américaines. Les dirigeants actuels se déclarent innoncents. Si tel est le cas, il est de leur devoir de traîner les responsables du scandale devant les tribunaux et de les faire passer à la caisse.
Selon ses propres termes, Credit Suisse a annoncé le 20 mai 2014 sa décision de plaider coupable de “complot visant à aider les clients américains à fournir de fausses déclarations de revenus”. Les termes du règlement négocié à cette occasion prévoient le versement aux autorités des Etats-Unis d’une amende de 2,5 milliards de francs suisses.
Par médias interposés, Brady Dougan, Directeur général, et Urs Rohner, Président du Conseil d’administration, ont fait part de leur intention de conserver leurs fonctions respectives, les faits répréhensibles s’étant déroulé à une période où ni l’un, ni l’autre, n’auraient occupé un poste leur permettant d’en avoir connaissance.
ACTARES ne peut pas accepter des excuses aussi creuses et simplistes. Si les chefs de Credit Suisse s’attribuent année après année des rémunérations pharaoniques, c’est bien pour assumer leurs responsabilités en cas de coup dur. Or, Brady Dougan occupe son poste depuis sept ans et Urs Rohner depuis trois, après avoir été pendant cinq ans directeur juridique de la banque. Pourquoi, alors, le ménage n’a-t-il pas été fait plus tôt?
ACTARES est d’avis que les dirigeants actuels ne peuvent pas se soustraire si simplement à leur responsabilité. Pour le cas où les fautes n’auraient été commises que par leurs prédécesseurs, ACTARES enjoint Credit Suisse de se retourner contre les fautifs. Il serait inacceptable que les coupables du scandale ne soient pas appelés à assumer les conséquences de leurs actes.
Dans tous les cas, un rapport détaillé et exhaustif doit être porté à la connaissance de l’ensemble des actionnaires, ne serait-ce que pour rétablir la confiance dans les dirigeants actuels. ACTARES attend une information claire et transparente, à défaut de quoi elle étudiera l’opportunité de demander un contrôle spécial lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.