Lors de l’assemblée générale de Swiss Re du 11 avril 2014, ACTARES, Actionnariat pour une économie durable, salue l’engagement de Swiss Re sur les questions liées au climat et demande que ses constats soient diffusés plus largement dans le public. ACTARES refuse le rapport de rémunérations.

En tant que réassurance, Swiss Re est particulièrement sensibilisée par les risques liés au changement climatique. Peu d’autres compagnies d’assurances investissent autant d’énergie dans des initiatives internationales, des études et des analyses sur ce sujet. Beaucoup a été entrepris par Swiss Re, très tôt déjà, pour minimiser ses propres impacts sur le climat. Dans le cadre du relevé planétaire des émissions de CO2, le “Carbon Disclosure Project”, Swiss Re est à la pointe.

En revanche, il est encore nécessaire d’agir dans le domaine du portefeuille d’investissements, qui a aussi un impact sur le climat. En 2013, priorité a été donnée à “remplir les devoirs de la société”. Une étude dans le cadre de l’organisation “ClimateWise” a montré comment les risques climatiques pouvaient être pris en considération lors de la constitution d’un portefeuille d’investissements. La mise en pratique n’en est qu’à ses débuts et les détails n’en sont pas communiuqués. A la lumière des six scénarios de l’étude de Swiss Re “Building a sustainable energy future: risks and opportunities”, des efforts bien plus importants seraient nécessaires. L’étude conclut que l’atteinte des objectifs climatiques se voit repoussée à un horizon lointain. Lors d’un récent échange avec ACTARES, Swiss Re estimait le scénario “late and disruptive climate policy” comme le plus probable: les mesures effectives ne débuteront que lorsque le changement climatique sera très avancé.

ACTARES demande à Swiss Re de communiquer plus largement au public cette conclusion, par exemple par le biais d’annonces, de conférences de presse spécifiques et lors de l’assemblée générale. Une mise en route plus rapide de la politique climatique est de l’intérêt prioritaire de Swiss Re et de l’ensemble de l’économie.

A l’occasion d’une nouvelle élection au conseil d’administration, une troisième femme est proposée en la personne de Mme Susan L. Wagner. On s’en félicite. Globalement, la présence féminine au niveau des cadres est pourtant toujours clairement insuffisante, voire proche de zéro au sein de la direction générale. La promotion des femmes dans l’entreprise est il est vrai encouragée, mais elle ne porte encore que peu de fruits.

Les rémunérations sont encore très au-delà de l’acceptable, et injustifiables pour le salarié moyen. Pour cette raison, ACTARES refuse le rapport de rémunérations. ACTARES s’abstiendra lors des votes sur les modifications de statuts concernant la mise en oeuvre de l’initiative Minder. Les conséquences de leurs applications sont trop peu claires, et la liberté de manoeuvre laissée au conseil d’administration trop large.