ACTARES opposée au financement de partis par les entreprises
Plus de la moitié des grandes entreprises suisses financent directement des partis politiques. C'est ce que montre une enquête d'ACTARES, actionnariat pour une éco-nomie durable. A la lumière des réponses reçues, même lacunaires, il apparaît que les partis bourgeois en sont les principaux bénéficiaires. Les contributions annuelles s'échelonnent entre 10'000 et plusieurs centaines de milliers de francs. Dans le pay-sage politique helvétique, il s'agit de sommes conséquentes. ACTARES demande l'ar-rêt du financement de partis politiques et une transparence absolue sur l'influence politique exercée par les entreprises.
Lors des élections fédérales de l’automne dernier, les énormes différences entre les moyens financiers des différents partis étaient patentes. ACTARES a interrogé les 20 entreprises les plus significatives cotées à la bourse suisse à propos de leurs contributions financières à des partis politiques en Suisse. Les questions portaient également sur les critères utilisés pour l’allocation de ces engagements ainsi que sur la disponibilité à faire preuve de transparence.
Dix-huit des vingt sociétés interrogées ont répondu. Parmi elles, dix (56%) reconnaissent soutenir des partis politiques en Suisse, alors que huit s’abstiennent de tout financement direct. Les indications relatives aux montants engagés et aux partis bénéficiaires sont lacu-naires ou évasives. Seules trois entreprises communiquent les critères utilisés, par exemple la responsabilité individuelle, la tolérance, le libéralisme, la croissance économique ou la diversité. Curieusement, aucune ne mentionne des valeurs comme la durabilité, la protection du climat ou le respect des droits humains, malgré le fait que celles-ci devraient leur accorder la plus haute importance, à en croire leur propres déclarations et leurs engagements dans des démarches comme le “Global Compact” de l’ONU ou le “Carbone Discolsure Project”. Sans surprise, seules cinq sociétés se déclarent favorables à la transparence.
Pour les propriétaires des entreprises, les actionnaires, les dons en faveurs de partis politiques sont problématiques. D’une part, le bénéfice que peut en retirer l’entreprise est loin d’être étable. D’autre part, la définition d’un “intérêt de l’entreprise” ne peut pas être défini pour des sociétés détenues par un actionnariat large et hétérogène.
Il est probable que le lobbying des grands groupes s’exerce surtout par le biais des associa-tions, des comités d’action et des agences de relations publiques. C’est pourquoi ACTARES exige non seulement l’arrêt du financement des partis politiques mais aussi une transparence absolue en la matière.