A l’occasion de la journée de la femme, dimanche 8 mars 2015, Actares, actionnariat pour une économie durable, lance un appel aux entreprises et à leurs actionnaires en faveur d’une représentation féminine enfin adéquate à tous les étages hiérarchiques, à commencer par les conseils d’administration. L’élection annuelle de ces derniers est en effet un droit des actionnaires, qui se doivent d’exercer leur responsabilité en la matière.

La diversité de genre aux postes de direction améliore les performances des entreprises, telle est la conclusion de la grande majorité des études consacrées à la question. Sur la base de ces résultats, la logique voudrait que les grandes firmes aux objectifs ambitieux pratiquent la mixité aux étages supérieurs de leur hiérarchie. Or, parmi les 20 sociétés cotées au Swiss Market Index (SMI), 12 ne comptaient début 2015 aucune femme au sein de leur direction générale et 6 une seule. Dans 2 cas seulement le nombre de femmes dépassait l’unité pour s’arrêter à deux, équivalant à 17% et à 22%.

Au niveau des conseils d’administration de ces mêmes sociétés du SMI, la situation est à ce jour moins catastrophique, mais toujours loin d’être satisfaisante. Les aéropages purement masculins sont au nombre de trois, ceux qui comptent trois femmes ou plus au nombre de cinq. Les douze restants se limitent à une ou deux femmes. Seuls trois conseils d’administration satisfont le critère d’une représentation féminine de 30%: Nestlé, Syngenta et Zurich Insurance Group.

Les membres d’un conseil d’administration représentent les actionnaires, qui les élisent chaque année, et ont pour tâche d’en défendre les intérêts. La composition de cet organe doit par conséquent être le reflet de l’actionnariat, de ses attentes et de ses valeurs. En raison des actions détenues au moyen de placements collectifs (caisses de pensions, assurances, fonds, assurances sociales), la part des femmes au sein de l’actionnariat direct et indirect approche ou dépasse même les 50%. Il est anormal que cette proportion ne se retrouve dans aucun conseil d’administration.

La révision du droit de la société anonyme proposé par le Conseil fédéral prévoit l’obligation, pour les sociétés ouvertes au public, de s’expliquer lorsque la proportion de chaque sexe au sein du conseil d’administration et de la direction n’atteint pas 30%. Pour Actares, qui aborde systématiquement ce sujet depuis 15 ans dans ses relations avec les entreprises, cette pratique devrait déjà avoir cours, sans besoin de l’imposer par une disposition légale.

A l’occasion de la journée de la femme le 8 mars 2015, Actares appelle les actionnaires des sociétés suisses cotées en bourse à la rejoindre dans ses démarches et à s’engager pour une représentation adéquate des femmes dans les étages supérieurs des entreprises: les conseils d’administration et les directions générales.