Campagne d’ACTARES : Que fait ma caisse de pension ?
ACTARES invité ses membres, à l’automne 2003, à prendre contact avec leurs caisses afin de savoir, d'une part, si ces dernières exercent bien leurs droits de vote en AG et, d'autre part, dans quelle mesure l'argent des retraites est investi selon des critères de durabilité prenant en compte l'environnement et le social.
En Suisse, les caisses de pension détiennent une part non négligeable du capital-actions des entreprises cotées en bourse. Néanmoins, peu d’entre elles font usage de leurs droits de vote en assemblée générale et exercent le pouvoir d’influence qu’elles détiennent. Elles sont, de ce fait, en partie responsable des lacunes dans le contrôle des directions d’entreprises. Or dans la mesure où elles gèrent l’argent que nous épargnons, elles se doivent d’exercer leurs responsabilités lors de prises de décision importantes ou lors de l’élection des membres du conseil d’administration.
Les caisses de pension sont les représentantes des intérêts des personnes actives et retraitées. A ce titre, il est important qu’elles gèrent les avoirs des cotisant-e-s dans une optique de long terme et de durabilité, qu’il s’agisse d’empêcher l’enrichissement indû de dirigeants ou de participer à la politique générale de l’entreprise. La mise en œuvre d’objectifs clairement définis prenant en compte l’économique, le social et l’environnemental est cruciale pour garantir les droits des assuré-e-s.
La passivité des caisses de pension s’explique en partie par le fait que peu d’entre nous sommes conscients de l’influence que peuvent avoir nos fonds de retraite sur le fonctionnement de l’économie. Nous faisons aveuglément confiance aux gérants du deuxième pilier en leur donnant carte blanche. De même que les caisses doivent exercer leurs droits envers les entreprises dont elles sont actionnaires, de même les cotisantes et cotisants doivent demander des comptes aux institutions de prévoyance et exiger qu’elles soient plus actives. Ce n’est malheureusement presque jamais le cas même dans le contexte actuel où les préoccupations sur la sécurité des rentes sont au centre de bien des discussions.
Il s’agit de changer. Il n’y aura de démocratie actionnariale dans les entreprises suisses qu’à partir du moment où les cotisantes et cotisants se préoccuperont de l’usage qui est fait de leur prévoyance professionnelle. Nous voulons donner une implusion à ce processus. Notre campagne est un ballon d’essai. Selon les résultats, nous nous lancerons dans une action à plus grande échelle en collaboration avec d’autres organisations.