Réponses évasives chez Holcim
Thèmes principaux abordés par ACTARES cette année: les problèmes des intérimaires en Inde ainsi que les licenciements dans le cadre d’un programme d’économies. Aussi bien par courrier que lors de l’assemblée générale, ACTARES n’a obtenu que des réponses très incomplètes. A saluer, en revanche, la présentation de deux candidatures féminines au conseil d’administration et leur élection.
Se basant sur la conversation très instructive et ouverte avec le CEO Bernard Fontana en septembre dernier (Lettre d’information 26), ACTARES s’attendait, de la part d’Holcim, à des réponses précises et complètes à ses questions. Les informations transmises ont été malheureusement décevantes.
Conflit avec la population au Guatemala
Le problème au Guatemala a été résolu par Holcim en cédant sa participation minoritaire au propriétaire majoritaire. Pour la population, objet de menaces et de tracasseries, jamais consultée sur un projet de cimenterie et de carrière, rien n’est résolu. Dommage qu’une meilleure solution n’ait pu être trouvée (Lettre d’information 25).
Intérimaires de longue durée en Inde
En préparation de l’assemblée générale (AG), ACTARES a envoyé par écrit des questions détaillées sur la situation actuelle (voir encadré). Au lieu d’y répondre, Holcim a souligné sa disponibilité pour la poursuite du dialogue. Quelques informations écrites ont été communiquées à la suite d’une demande réitérée. Lors de l’AG, les réponses ont été peu instructives. La situation ne progresse que fort peu.
Un management local indocile?
Dans le passé, le management local indien s’est montré peu enclin au dialogue. Ainsi, un représentant syndical a été emprisonné sur la base d’une accusation montée de toutes pièces et détenu plusieurs mois sans jugement. Après un accident en janvier, qui a causé la mort de cinq personnes, la direction de l’entreprise n’a pas voulu entendre parler d’une commission d’enquête. Le jour même de l’AG, une photographe suisse qui travaillait en dehors du site a été menacée par un agent de sécurité, manifestement prêt à faire usage de violence et son accompagnateur indien roué de coups. Lorsque ces deux personnes ont voulu porter plainte au poste de police local, Holcim a aussitôt déposé une contre-plainte.
Programme d’économies et licenciements
De nombreux licenciements sont liés au programme d’économies joliment intitulé „Holcim Leadership Journey“, annoncé en 2011. Une manifestation d’employées et employés italiens s’est déroulée avant l’assemblée. A l’AG, deux représentants, l’une belge, l’autre allemand, se sont plaints que le programme d’économies repose avant tout sur une réduction des places de travail.
Lettres d’information 25 et 26
Situation chez Holcim en Inde
Sur le site de Jamul, dans l’Etat indien du Chattisgarh, des travailleuses et des travailleurs temporaires (contract workers) sont sous contrat depuis de nombreuses années, bien que cela soit jugé illégal par les tribunaux indiens. Ce problème se posait déjà lors de l’achat par Holcim en 2005. Le personnel intérimaire en place devait être repris suite à une promesse faite aux communautés locales lors de la construction de la fabrique. En réalité ces personnes sont surnuméraires. Des lieux de production ailleurs s’en sortiraient avec beaucoup moins de personnel.
Des tentatives sérieuses de résolution du problème n’ont été envisagées que récemment. Ainsi, le nombre de ces travailleuses et travailleurs temporaires sera abaissé de 10 à 15% par an. Ce processus sera accompagné de mesures de formation et perfectionnement, pour qu’ils puissent assumer des emplois locaux. Parallèlement, les personnes qui restent chez Holcim doivent suivre une formation sur le site. De nouveaux postes de travail pourraient être créés avec l’augmentation prévue des capacités de production.