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Les réponses tardives de Syngenta

Dans sa Lettre d'information n°17, ACTARES intitulait l'article consacré à Syngenta «Insultes en guise de réponse». Toutes les questions sur le Paraquat, les événements mortels au Brésil, le rapport sur le gouvernement d'entreprise, les agrocarburants et l'assainissement des décharges à Bâle ont donc été reposées par écrit. Elles ont fait l'objet d'une réponse détaillée en juillet.

Paraquat

La réponse sur le Paraquat, un herbicide hautement toxique, n’a rien apporté de nouveau. Les arguments avancés sont toujours les mêmes, pour nous pas plus convaincants que par le passé. Syngenta avance que ce produit est déterminant pour la sécurité alimentaire mondiale, et met l’accent sur l’importance accordée à la formation. Une étude sur ce point mandatée par Syngenta elle-même montre au contraire que selon le pays considéré, une part significative des personnes utilisant le produit né- glige les mesures de protection les plus élémentaires. Syngenta argumente volontiers avec des pourcentages et évite systématiquement de donner des chiffres absolus.

Des règles contraignantes

En revanche, la proposition de Syngenta de rendre obligatoires des mesures d’encadrement pour tous les fournisseurs de produits phytosanitaires est intéressante. ACTARES aimerait en savoir plus sur ce sujet. Des règles contraignantes, accompagnées idéalement de sanctions, sont toujours préférables à une pure déclaration d’intention.

Evénements au Brésil

En octobre 2007, une confrontation autour d’un champ expérimental de plantes transgéniques a débouché sur des morts, sans compter les personnes blessées (voir Lettre d’information n°17). Au sujet de son comportement pour le moins curieux dans la communication - des prises de positions sur le site internet de Syngenta ont disparu, pour réapparaître ensuite - la réponse a été: «Nous avons actualisé régulièrement ces informations». Syngenta continue à rejeter toute responsabilité, même morale, dans cet événement. Bonne surprise en octobre: Syngenta a offert à l’Etat du Paraná ce terrain pour édifier une station de recherche sur les variétés de plantes indigènes. Aucune raison n’a été fournie à ce changement d’attitude bienvenu.

Rapport sur le gouvernement d’entreprise

A l’analyse très négative de la Déclaration de Berne de son rapport sur le gouvernement d’entreprise, Syngenta oppose les bonnes évaluations d’autres analystes du développement durable, sans s’engager sur le fond de la critique. Le rapport devrait dans le futur être analysé en détail, sans se contenter de son aspect formel et de son exhaustivité, mais en tenant compte de la pertinence des mesures prises en matière de durabilité.

Agrocarburants

Syngenta affirme: «Nous sommes convaincus que grâce à une intensification durable de l’agriculture, des produits alimentaires de base peuvent être produits en suffisance, pour répondre aux besoins de l’alimentation humaine et animale, et fournir des biocarburants (sic.)». Des doutes sont permis sur la compatibilité entre cultures intensives et durabilité. Peu de méthodes de production d’agrocarburants résistent à un examen détaillé. Malgré toutes les dénégations, le fait que des profits plus importants peuvent être générés par la production d’agrocarburants exerce une pression concurrentielle sur les terres. Les terres dites «en friche» sont le plus souvent consacrées aux chèvres et aux moutons, ou produisent du bois de feu pour les populations pauvres.

Décharges en région bâloise

Syngenta dit assumer ses responsabilités en ce qui concerne l’assainissement des décharges en région bâloise. Les provisions seraient adéquates. C’est peut-être vrai pour la Suisse. Mais si l’on prend en compte l’activité mondiale de Syngenta, et si l’on admet que la moitié - ou même plus - des provisions devrait être utilisée en Suisse, il est permis de douter que celles-ci soient suffisantes.