Les caisses de pensions interpellées
Une nouvelle collaboration a démarré pour ACTARES ce printemps. Grâce au projet pilote mené avec l'ARPIP, de nombreux membres de conseils de caisses de pensions ont reçu des recommandations de vote pour les assemblées générales des grandes entreprises suisses.
Banques, assurances publiques et privées, caisses de pensions et collectivités publiques détiennent la moitié environ du capital des sociétés cotées en bourse. Leur faire connaître et, pourquoi pas, partager la démarche et les prises de position d’ACTARES représente un enjeu majeur.
Gestion paritaire
L’une des caractéristiques des caisses de pensions helvétiques est la gestion paritaire: on doit trouver au sein de leurs conseils de fondation autant de membres pour représenter le personnel que pour représenter le patronat. L’idée qu’une économie durable, écologique et sociale, est dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs fait petit à petit son chemin dans les esprits. L’ARPIP, l’association des représentants du personnel dans les institutions de prévoyance active en Suisse romande (voir encadré) et ACTARES ont lancé ce printemps un projet pilote destiné à montrer comment fonctionne l’exercice des droits de vote par les actionnaires.
Sensibiliser les caisses de pensions
Pour chacune des vingt entreprises appartenant au «Swiss Market Index», ACTARES a établi des positions de vote en assemblée générale, diffusées ensuite par l’ARPIP auprès de ses propres membres. Sur la base de ces informations, ces derniers seront désormais en mesure d’intervenir au sein de leur caisse de pensions en l’incitant à exercer ses droits d’actionnaire dans l’intérêt des assurées et des assurés.
La propriéte de la fortune
Sous forme de rente, de capital ou de prestation de libre-passage, la fortune des caisses de pensions n’a en effet aucune autre vocation que celle de revenir tôt ou tard aux destinataires. C’est donc bien leur intérêt sous toutes ses formes - et pas seulement au plan financier - qui doit prévaloir lors des décisions d’investissement.
Perspectives
Une prise de conscience de la responsabilité des travailleurs et travailleuses dans la gestion des caisses de pensions en Suisse est perceptible. Des réseaux se mettent en place ou se renforcent des deux côtés de la Sarine. L’ARPIP, qui s’engage depuis longtemps pour un actionnariat actif des caisses de pensions, souhaite poursuivre la collaboration avec ACTARES et faire la démonstration concrète des possibilités d’intervenir. C’est sur le long terme que les habitudes changent durablement.
L´ARPIP en bref
L´ARPIP, Association des Représentants du Personnel dans les Institutions de Prévoyance (IP), naît le 23 avril 1988 à Lausanne. Elle rassemble des membres collectifs et individuels dans le but de leur offrir des «aides et conseils […] afin qu’ils puissent assurer une gestion paritaire et efficace dans l’intérêt des assurés» (art. 2 des statuts). Peuvent en devenir membre les personnes qui représentent le personnel auprès d’une IP ou qui s’intéressent à ses activités ainsi que les organisations syndicales et professionnelles. Le législateur a voulu que le contrôle des IP, autrement dit des caisses de pensions, soit assumé à parts égales par le patronat et par le personnel. Dans les faits, la partie patronale a bien souvent de meilleures cartes en main, ne serait-ce que parce que salariées et salariés restent vulnérables dans le rapport des forces. L´ARPIP, en regroupant représentantes et représentants du personnel, se donne les moyens de fournir des informations et de la documentation, de favoriser l’échange d’expériences, de proposer des cours (en collaboration avec Movendo, l’institut de formation des syndicats) et de recourir à des expertises externes. L´ARPIP prend régulièrement position sur les évolutions de la prévoyance professionnelle.